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HOMMAGE AU « ZOULOU BLANC » : DISPARITION DU CHANTEUR SUD-AFRICAIN JOHNNY CLEGG

16 Juillet 2019, 22:09

Johnny Clegg a puisé dans la culture zoulou son inspiration pour concevoir une musique révolutionnaire, où les rythmes africains endiablés cohabitent avec guitare, clavier électrique et accordéon. Chanteur engagé contre l’apartheid, il avait connu le succès avec son groupe Savuka. En 1988, leur chanson Asimbonanga (« nous ne l’avons pas vu ») avait été dédiée à Nelson Mandela, qui était alors prisonnier et dont les photos étaient interdites.

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Pendant les pires heures du régime raciste, ses chansons ont été interdites. Pour contourner la censure, il a dû se produire – avec son groupe Juluka, formé avec le musicien zoulou Sipho Mchunu – dans les universités, les églises, les foyers de migrants et chez des particuliers. « Nous devions faire preuve de mille et une astuces pour contourner la myriade de lois qui empêchaient tout rapprochement interracial », racontait-il à l’Agence France-presse en 2017. Malgré tout, l’intraitable police de l’apartheid a interdit certains de ses concerts et le chanteur a été à plusieurs reprises arrêté, accusé de violer les lois sur la ségrégation raciale. Le gouvernement raciste blanc ne pouvait pas non plus tolérer qu’un des siens puise son inspiration dans l’histoire et la culture zoulou. A l’étranger pourtant, et notamment en France, Johnny Clegg a rapidement trouvé un public. « Les gens étaient très intrigués par notre musique », expliquait le chanteur et danseur, adepte de concerts très physiques. En 1982, la sortie de son album Scatterlings of Africa le propulse en tête des hit-parades au Royaume-Uni et en France. 

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Cinq ans plus tard, il s’affirme comme un artiste « politique » avec le titre Asimbonanga (« nous ne l’avons pas vu », en langue zoulou), tube planétaire dédié à Nelson Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid alors emprisonné à Robben Island. La seule évocation du chef du Congrès national africain (ANC) est alors strictement interdite. Le régime de Pretoria bannit le titre.

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