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COVID-19: ce qui va changer... ou pas dans notre manière d'être au monde

24 Avril 2020, 11:52

On a beaucoup apprécié cette contribution parue dans la revue d'échanges de l'Université de Laval au Québec "Contact". L'auteur explique que la crise actuelle causée par le coronavirus conduit à la prise de conscience d’une certaine fragilité du monde humain.

Il cite "Fragilité de la croissance effrénée, fragilité des acquis en termes de bien-être matériel et même de confort, fragilité des épargnes, fragilité de la sécurité sanitaire". Il ajoute : "C’est le premier enseignement que nous en retiendrons" (...) On redécouvre l’importance de l’État lorsqu’il fait preuve de leadership dans une situation de crise. C’est un second enseignement qui s’imposera." Il rappelle que les pandémies des siècles passés avaient accentué la méfiance envers autrui, considéré comme un danger potentiel. De nos jours, malgré des cas isolés de méfiance envers ceux qui ne respectent pas le confinement, on observe de  la solidarité et des messages d’espoirs. Il imagine désormais une "mondialisation" plus "nuancée"  et la redécouverte du local, de la proximité. Car la crise sanitaire est largement tributaire de la mondialisation (diffusion du virus par les voyageurs puis par les interactions communautaires, dépendance collective à des pays étrangers pour les productions de biens nécessaires au bien-être - médicaments génériques, équipements de toutesortes, etc. - trop largement délocalisées pour des raisons de coûts dans les pays à faibles salaires.

Pour autant, il s'interroge si la course à la mondialisation dont on profite largement avec des biens à moindre coût, si l’appétit du « toujours plus », si l’hyperconsommation qui nous conduit à l’endettement vont s'amenuiser... au profit d'une nouvelle manière d'être au monde. Ce qui conduit à des renoncements durables, ajoutons-nous...

La lutte contre la COVID-19 montre qu’il est possible d’affronter une grande menace en déployant d’imposants outils à notre disposition. Le leadership politique, la réorganisation rapide du système de santé, la mise en place de grandes mesures économiques et fiscales et le confinement accepté dans les foyers sont autant de moyens susceptibles d’alimenter le sentiment qu’on va s’en sortir, malgré la menace.

Ci-dessous un autre article qui réfléchit le Monde d'après, quelques extraits du site TheConversation.com

Le « cygne noir » désigne un événement très peu probable, non anticipé et aux conséquences incalculables. La crise du Covid-19 ne répond pas strictement à cette définition puisque le risque d’une pandémie avait été maintes fois signalé dans différents rapports de l’OMS ou du PNUE, et aussi dans la littérature d’anticipation.

Mais il est certain que ses effets sont aujourd’hui incalculables : l’enchaînement des conséquences économiques et sociales de la crise et la détresse sanitaire et humaine qui en découleront restent malheureusement encore à découvrir. Il aurait fallu s’y préparer, mais aujourd’hui les politiques, les experts les plus chevronnés, les citoyens, tous doivent affronter une situation d’incertitude radicale sur les développements futurs de cette crise.

Comment se préparer à l’après et avec quelles armes, alors même que, dans l’ébranlement du monde, il faut gérer l’urgence ?

Gardons-nous d’une instrumentalisation des événements en cours dans la poursuite d’autres fins et, évidemment, chacun voit dans la crise une confirmation de son appréhension du monde. Mais il est clair que l’ampleur du choc exogène sera telle qu’un effort de reconstruction s’impose. Autant le mettre à profit pour engager des transformations durables dans la dynamique de la société mondiale.

(...)

Après le choc de la crise, reconstruire une société plus durable ne pourra se faire qu’en imaginant des transitions progressives, certes les plus rapides possible, mais sans croire que le jour d’après sera tout de suite différent du monde d’avant : cela demandera un énorme effort collectif, rendu possible par l’inévitable réflexion sur le lien social et la coopération que la crise impose aux citoyens comme aux États.

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