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Est-ce que les nuits debout vont changer les choses ?

1 Juillet 2016, 01:14

Le 31 mars dernier est la date qui fonde le calendrier de ceux qui se retrouvent debout nuit après nuit pour dire ou refaire le monde. Refaire le monde, une drôle d'expression. On se moque de ces gens-là qui refont le monde. Et pourtant tourne-t-il bien rond notre monde ? Et s'il fallait lui redonner un nouveau visage ? Il y a de l'indignation et de l'excitation avec des projets, des idées... il y a du mouvement, de l'expression, de l'écoute... 

Article de EuroNews : Nuit debout : le pouvoir au peuple ?

Mais tout à commencé par l'indignation devant un film : “Merci Patron”. Un documentaire de François Ruffin qui dénonce la folie de la mondialisation et du marché ultra-libéral. Mais au fil des semaines, le mouvement semble s’essouffler... et pourtant il montre qu'on peut demeurer debout lorsque tout semble joué d'avance... 
Alors, un pari est lancé: Nuit debout va-t-il devenir un parti politique comme Podemos qui trouve ses racines dans la mobilisation des Indignés sur la place madrilène de la Puerta del sol ? (Sources : EuroNews)

Le 31 mars dernier, un nouveau mouvement citoyen a vu le jour dans l’ombre de la mobilisation massive contre le projet de loi Travail en France : Nuit debout. Il consiste en une occupation permanente de la place de la République à Paris et en l’organisation d’assemblées générales sur place. L’initiative alimentée notamment par le succès du documentaire “Merci Patron” de François Ruffin a fait converger différentes causes et a été déclinée dans plusieurs villes françaises. Mais au fil des semaines, le mouvement semble s’essouffler alors que le texte législatif est désormais en débat au Sénat. Pour s’assurer un avenir, Nuit debout doit-il devenir un parti politique comme Podemos qui trouve ses racines dans la mobilisation des Indignés ?

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Manifester, c’est presque une tradition en France, mais cette fois, on pense aux grandes mobilisations qui ont marqué l’histoire sociale du pays. Depuis plusieurs mois, la lutte contre le projet de loi Travail s’organise sous la forme de rassemblements et de grèves. Un mouvement spécifique a aussi vu le jour : Nuit debout.

“Nuit debout représente le peuple qui prend conscience que le système politique ne convient plus et que c’est à lui de reprendre les rênes de la politique,” explique Sophie Tissier, membre du mouvement. Autre militante, Héléna Aujames renchérit : “Il y a plein de gens qui considèrent que la force du mouvement, c’est justement de constituer une agora où la parole publique redevient publique et c’est une fin en soi.”


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Nuit debout veut créer un espace où chacun peut prendre la parole. Des assemblées générales sont organisées sur la place tous les jours. Au coeur des discussions : ce projet de loi qui ne favorise pas l’emploi comme l’affirme le gouvernement, mais le menace d’après les participants. Chacun peut montrer son approbation en levant ou en agitant les mains.

“Nuit debout est un mouvement qui se revendique de l’horizontalité, de l‘égalité entre toutes les personnes, souligne Jules Ragueneau. Il n’y a pas de prime d’ancienneté ou d’expérience, il y a des personnes qui sont là depuis le début, d’autres qui sont arrivées plus tard, encore d’autres qui sont arrivées en cours de route et celles qui arriveront encore plus tard, ce n’est pas cela qui va déterminer l’importance des personnes,” ajoute-t-il.

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Pour le savoir, nous nous rendons à Marseille où ce jour-là, le collectif Marseille debout a invité François Ruffin, le réalisateur de “Merci Patron”. Dans son documentaire, le fondateur du journal de gauche radicale “Fakir” épingle Bernard Arnault, le patron de LVMH. Il y prend fait et cause pour un couple qui s’est retrouvé au chômage après la décision du groupe de luxe de délocaliser la plupart de ses activités textiles en Pologne. Dès sa sortie en février dernier, ce film coup de poing fait converger différentes luttes qui se retrouveront dans Nuit Debout.

Son réalisateur reconnaît avoir accompagné l‘éclosion du mouvement. “Pendant toute la tournée d’avant-première du film “Merci Patron”, on sentait que dans les salles, il y avait beaucoup d‘énergie et que les gens à la fin demandaient : ‘Mais qu’est-ce qu’on peut faire ?” raconte-t-il. Donc il y a eu une proposition qu‘à la fin de la prochaine manifestation contre la loi Travail, on aille occuper une place et c’est ce qui s’est passé le 31 mars, il y a eu l’occupation de la place de la République qui a démarré d’ailleurs par la projection de “Merci Patron” le soir-même,” dit-il.

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Héléna Aujames, l’une de ses membres, nous indique : “Je ne sais pas si Nuit debout va continuer ou pas, si quelque chose y mettra un terme, je sais simplement que quoi qu’il se passe après, il y aura eu cette expérience qui permet de faire prendre conscience aux gens qu’ils ont quelque chose à dire, qu’ils peuvent investir le domaine politique et que ce n’est pas quelque chose de privé, estime-t-elle. Admettons que Nuit debout échoue, poursuit-elle, il y aura certainement d’autres contestations dans les années qui viennent, les gens se rappelleront de ce qui s’est passé ici, qu’ils ont un pouvoir en tant que citoyen et cela, c’est un acquis pour nous.”
 

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