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L’HOMOPHOBIE À L’ECOLE EN HAUSSE DE 38% !

17 Mai 2018, 10:21

A l’occasion de la Journée internationale de lutte contre l'homophobie et la transphobie, l’association SOS Homophobie publie son 22ème rapport annuel. Le bilan est somme toute encore inquiétant. Il apparaît qu'en 2017, les témoignages d’actes LGBTphobes ont augmenté de 4,8 % ; en milieu scolaire, l’augmentation est même de 38 %. « Pédé » est toujours la première insulte prononcée dans les cours de récréation, outre le cortège de moqueries, menaces, agressions physiques, cyberharcèlement. Des affiches contre l’homophobie ont même été taguées dans une université. On a vu la distribution de manuels anti-genre et anti-IVG dans un établissement privé. 

   On observe que la discrimination vient le plus souvent des élèves, mais enseignant.es et directions d'établissements scolaires en sont aussi parfois responsables, ou complices par leur indifférence aux victimes.

Les conséquences sont parfois très lourdes : SOS Homophobie rappelle que « chez les jeunes victimes de LGBTphobies, la probabilité de tentative de suicide est entre 3 et 7 fois plus élevée que chez les autres adolescent•es ».

 

Que fait l'institution scolaire ? En 2013, la ministre des Droits des femmes Najat Vallaud-Belkacem avait lancé des ABCD de l’égalité (où l'on pouvait réfléchir sur les stéréotypes sexistes à l'origine de l'homophobie, du genre « Un garçon à l’allure « efféminée », une jeune fille avec une « grosse voix »), une initiative qui fit polémique avec des accusations d'enseigner le genre à l'école, à faire sourire tant cela montrait de l'ignorance. Mais le ministre de l'éducation Hamon abandonnait à l'été 2014 le projet éducatif. c'était une décision politique qui rangeait la lutte contre le sexisme et l’homophobie « dans le placard ». A jamais ?

Si des actions ponctuelles ont lieu dans l’Education nationale, conclut SOS Homophobie, « beaucoup reste à faire : davantage d’interventions et aussi un développement de plans d’actions sur le long terme », ce qui suppose de « former les adultes en début de carrière puis d’assurer un suivi continu. ».

 La question de l'homophobie appelle toujours la mise en oeuvre, à tous les niveaux une réelle éducations aux sexualités et à l'égalité de traitement face aux discriminations sexistes et homophobes, ce qui concerne tous les programmes scolaires, y compris une éducation aux médias et à l'information afin de contrer l’homophobie qui déferle sur certains sites et réseaux sociaux, pour décrypter et dépasser les stéréotypes sexistes et homophobes qui font des ravages dans trop d’images et propos diffusés. C'est de la responsabilité de chacun de se comporter, jusque sur internet, en individu éclairé, à l'heure où l'on parle de plus en plus de société inclusive. Pour terminer, peut-on parler d'inclusion sans agir au préalable ou en même temps, selon les circonstances, sur l'exclusion ?

(Avec Le Café Pédagogique).

Rapport de SOS HOMOPHOBIE

https://www.sos-homophobie.org/rapport-annuel-2018?utm_source=cp-mail&utm_medium=site-sos&utm_campaign=RA%202018

 

On ajoutera que la question appelle à mettre en œuvre, à tous les niveaux, une réelle Education aux Médias et à l’Information : pour contrer

 

Pour ceux qui doutent encore, lisez les propos du Défenseur des droits, Jacques Toubon, en date du 17 Mai 2017 :

 

« Malgré le renforcement des droits, des politiques publiques et la multiplication des actions menées en faveur des personnes LGBT ces dernières années, les actes et propos LGBTphobes persistent dans la société française. Ils se traduisent par des réactions, avouées ou non, de rejet, d’injures, de discriminations, de harcèlement voire de violences physiques. Lorsqu’une personne LGBT fait l’objet de rejet, c’est la société dans son ensemble qui souffre d’une régression des valeurs fondamentales autour desquelles elle s’est construite. Dès lors, défendre la non-discrimination des personnes LGBT, c’est défendre des valeurs universelles d’égalité et de dignité pour toutes et tous.

Si le lieu de travail se doit de respecter le droit de la nondiscrimination, il est aussi le centre d’un tissu d’interactions humaines et sociales et joue un rôle important dans la socialisation des individus. La prise en compte des droits des personnes LGBT y est donc essentielle. Se préoccuper des personnes LGBT, c’est se préoccuper du bien-être au travail. Plus globalement, cela participe à l’élaboration d’une société qui donne une place à chacune et chacun. Pour prévenir et sanctionner les atteintes aux droits, nous devons agir. La lutte contre les LGBTphobies est de la responsabilité de chaque employeur·se, recruteur·se et manageur·se. C’est également la mienne ».

 

* « Plan de mobilisation contre la haine et les discriminations anti-LGBT » - Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH).

http://www.gouvernement.fr/sites/default/files/contenu/piece-jointe/2017/01/plan_de_mobilisation_contre_la_haine_et_les_discriminations_anti-lgbt_dilcrah.pdf

 

* « Agir contre les discriminations liées à l’orientation sexuelle et à l’identité de genre dans l’emploi : Guide » - le Défenseur des droits.

http://www.defenseurdesdroits.fr/outils/guides/agir-contre-les-discriminations-liees-lorientation-sexuelle-et-lidentite-de-genre

 

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