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SUICIDE DANS SON ÉCOLE D'UNE DIRECTRICE : L'ÉPUISEMENT D'UN SYSTÈME ?

4 Octobre 2019, 19:39

Le 23 septembre dernier, Christine Renon, directrice d'école de Pantin se suicidait, "épuisée" par son travail. Ce jeudi, plusieurs de ses collègues feront grève pour dénoncer leurs conditions de travail. LCI a contacté trois directeurs et directrices d'école, ils nous racontent leur quotidien et ses difficultés.

"La disproportion entre la demande de minute de silence à effectuer lundi en hommage à Jacques Chirac et le silence assourdissant de l'Éducation nationale autour du décès de notre collègue Christine Renon est choquante", estime le Snuipp Fsu dans un communiqué. Face aux carences du ministère, le SNUipp-FSU invite les personnels des écoles à rendre hommage à Christine Renon jeudi 3 octobre à l’occasion de ses obsèques et du CHSCT départemental spécial de Seine-Saint-Denis". Le Snes Fsu, représentant des personnels du 2d degré, entend lui aussi s'associer à cet hommage. " C’est toute la communauté scolaire, dans sa diversité de métiers, qui se reconnait dans le sentiment d’abandon exprimé par Christine Renon : les personnels sont laissés seuls face aux difficultés toujours plus aiguës que connaît l’Ecole. Ils composent avec l’absence de soutien d’une hiérarchie plus prompte à mettre en œuvre les nouvelles politiques publiques managériales qu’à faire corps avec la profession, à imposer des réformes pensées sans et contre les personnels. Ces pratiques managériales méconnaissent les réalités de l’enseignement, dessaisissent les personnels de leur expertise, et ne leur accordent ni reconnaissance ni les moyens nécessaires à l’exercice de leur métier. Aujourd’hui, les personnels sont tiraillés entre le sens de leur engagement et la réalité qu’ils vivent au quotidien. Ce sont ces situations professionnelles qui sont responsables d’une grande souffrance et sont à l’origine de ce drame", écrit le Snes Fsu.

A peine rentré et déjà à la peine. JM Blanquer a consacré beaucoup de temps, le 3 octobre, à tenter d'apaiser la colère résultant du suicide de C. Renon. Après des interventions maladroites dans les médias, où il n'a pu s'empêcher de remettre la responsabilité de la crise sur les journalistes, JM Blanquer a fait des annonces lors d'un comité technique ministériel. Pour résoudre la crise, il annonce un comité de suivi national et des groupes de travail dans les départements. Il s'engage à chercher le consensus avec les syndicats sur le statut des directeurs. Alors que la question du statut des directeurs oppose les syndicats, ceux ci ont réussi à s'unir dans leurs propositions. Les conditions d'un vrai consensus sont-elles réunies alors qu'à l'Assemblée s'engage une manoeuvre pour créer des chefs d'établissement du premier degré ?

Directrice d’école à Pantin (Seine-Saint-Denis), elle a mis fin à ses jours le week-end dernier. Dans une lettre témoignage, diffusée sur les réseaux sociaux, elle décrit son quotidien, la masse de travail qui s’accumule, le manque de reconnaissance et de soutien. Et surtout son épuisement, trois semaines seulement après la rentrée

La directrice de l’école maternelle Méhul de Pantin, établissement situé dans un quartier dit « sensible » de Seine-Saint-Denis, a mis fin à ses jours le week-end dernier. Son corps a été retrouvé lundi matin dans le hall de l’école (qui accueille 300 enfants). Depuis quelques heures, un courrier rédigé de sa main, tapé sur un clavier d’ordinateur, circule sur les réseaux sociaux. 

Dans cette lettre adressée à tous les établissements scolaires de la ville, l’enseignante de 58 ans (dont sept à la tête de l’école Méhul) détaille « son épouvantable fatigue » après seulement trois semaines d’école. « Les soucis depuis bien avant la rentrée se sont accumulés. C’est le sort de tous les directeurs malheureusement. Il n’y a que les inspecteurs et inspectrices générales qui annoncent en réunion, la voix légère, que les directeurs ont de très lourdes responsabilités et qu’il vaut mieux à être à leur place qu’à la nôtre. Mais comment pensent-ils à améliorer nos conditions d’exercice ? »

« Les soucis depuis bien avant la rentrée se sont accumulés. C’est le sort de tous les directeurs malheureusement. Il n’y a que les inspecteurs et inspectrices générales qui annoncent en réunion, la voix légère, que les directeurs ont de très lourdes responsabilités et qu’il vaut mieux à être à leur place qu’à la nôtre. Mais comment pensent-ils à améliorer nos conditions d’exercice ? »

Source :

https://amp.ouest-france.fr/societe/faits-divers/retrouvee-morte-lundi-la-directrice-de-maternelle-confiait-dans-une-lettre-son-epouvantable-fatigue-6537849

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