Un opéra retransmis à la Géode, c’est un écran XXL, des fauteuils confortables et spacieux, un amphithéâtre superbe avec en prime une sonorisation époustouflante. On est quasiment au Metropolitan Opéra de New-York et c’est même mieux. Car nous profitons de gros plans des chanteurs, de travellings sur les décors, de zooms sur les détails qui sont de vrais luxes. Le spectacle est ainsi superbement scénarisé dans sa retransmission filmique, il ne trahit rien. C’est une valeur ajoutée qui laisse en mémoire des images, des voix, une musique. Si particulière, celle d’un Wagner qui a curieusement réinventé l’opéra en lui ôtant les airs et l’émotion immédiats au profit d’une pensée et d’une réflexion. Plus intellectuel que passionné, plus dans la retenue que le lyrisme échevelé, le plaisir chez Wagner est à retardement, mais quel plaisir... d’une autre forme. Ce n’est pas l’éblouissement mais une lumière dense et céleste.
Un homme qui n’a jamais peur…
Il était une fois… Siegfried, l’homme qui ne connaissait pas la peur. Sa mère, qui s’appelait Sieglinde, l’avait confié avant de mourir à Mime, le forgeron qui l’avait élevé dans une forêt profonde.
Lui, il la connaissait très bien, la peur. Il avait peur de tout, ce Mime, des animaux, du dragon Fafner qui, dans sa caverne ne sommeillait que d’un œil, veillant sur son trésor.
Et peut-être avait-il peur surtout de Siegfried, qui avait une force et une énergie débordante. Tout excellent forgeron qu’il fût, Mime n’était jamais parvenu à réparer Notung (c’était le nom de l’épée que lui avait remise Sieglinde en même temps que son bébé).
Devenu grand, et au mépris des règles de l’art, Siegfried réussit à reforger cette épée invincible. Avec elle, il tue Fafner, s’empare de ses trésors ; le sang du monstre qui l’a éclaboussé lui permet de comprendre le langage des oiseaux qu’accompagnent les murmures de la forêt.
Et c’est un oiseau qui le conduira vers un rocher cerné de flammes où une femme profondément endormie attend le héros qui la réveillera… C’est alors seulement que Siegfried connaîtra la peur…
Après L’or du Rhin et la Walkyrie, voici le troisième volet de L\’Anneau du Nibelung. Une mise en scène spectaculaire grâce aux effets spéciaux et à l’incroyable machinerie conçue par Robert Lepage.
Dans un monde légendaire, Siegfried, fils des jumeaux maudits Sieglinde et Siegmund, est devenu un jeune homme qui ne connait pas la peur et défie les dragons. Tremblera-t-il lorsque Brünnhilde, la Walkyrie qu’il aime passionnément, sera en danger ?
DISTRIBUTION
Dirigé par James Levine. Avec Deborah Voigt (Brünnhilde), Patricia Bardon (Erda), Gary Lehman (Siegfried), Gerhard Siegel (Mime), Bryn Terfel (Wanderer), Eric Owens (Alberich).
Robert Lepage (Mise en scène) ; Neilson Vignola (Assistant metteur en scène) ; Carl Fillion (Décors) ; François St-Aubin (Costumes) ; Étienne Boucher (Lumières).