Le temps passe et les journées se ressemblent. Il devient parfois difficile de distinguer un mardi d’un samedi voire de savoir quel est exactement le jour de la semaine. Pour les Français qui ne travaillent pas ou télétravaillent, le temps a pu devenir étrange depuis le début du confinement contre la pandémie de coronavirus.
Pour certains, il peut s’étirer, pour d’autres, passer plus vite. Il semble quoi qu’il en soit s’être distordu. “Le régime temporel a changé du tout au tout, il s’est transformé, même pour les personnes en télétravail ou qui doivent tout mener de front. Quand le rapport à l’espace change, le rapport au temps change”, avance la philosophe et psychanalyste Hélène L’Heuillet, autrice de ”Éloge du retard: Où le temps est-il passé?”, contactée par Le HuffPost.
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Le confinement vient remettre les pendules à l’heure, quand tout allait trop vite. Il a, d’une certaine manière, permis une pause à beaucoup de gens affolés, sous pression, avec une activité effrénée.
Si je veux me préparer un verre d’eau sucrée, j’ai beau faire, je dois attendre que le sucre fonde. Ce petit fait est gros d’enseignements. Car le temps que j’ai à attendre n’est plus ce temps mathématique qui s’appliquerait aussi bien le long de l’histoire entière du monde matériel, lors même qu’elle serait étalée tout d’un coup dans l’espace. Il coïncide avec mon impatience, c’est-à-dire avec une certaine portion de ma durée à moi, qui n’est pas allongeable ni rétrécissable à volonté. Ce n’est plus du pensé, c’est du vécu.
Au-delà de l’ennui, la philosophe voit même dans le confinement une opportunité de “se réinstaller dans le temps”. Bien que l’épidémie actuelle et la peur qu’elle engendre ne puissent se faire oublier, tout d’un coup, la course folle s’est arrêtée, le temps se ralentit. Un temps qui ne doit plus être rempli mais simplement structuré et organisé, avec quelques rendez-vous dans la journée mais, surtout, des intervalles vides... possibilité de se parler à soi-même de son rapport au temps, de le repenser, de le subjectiver.
Ces intervalles sont vitaux, ce sont de vraies respirations temporelles, de potentielles sources de créativité. Pour une fois, on peut passer une demi-heure à boire son café, et simplement jouir du temps qui passe.
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Le confinement est aussi "le moment de repenser notre rapport au temps", selon cette philosophe
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