Dystopie vs utopie, 3 grands classiques
Il existe 3 livres de littérature d'anticipation dont ne pas manquer la lecture. Ils fondent la dystopie ou les histoires pessimistes d'une terrifiante société future, contraires à des utopies joyeuses.
Chef-d’œuvre de la littérature d'anticipation, le Meilleur des mondes (Brave New World) est un roman d'anticipation dystopique, écrit en 1931 par Aldous Huxley qui le rédige en quatre mois, à Sanary-sur-Mer, dans le sud de la France. Vingt-cinq ans plus tard, Huxley publie un essai consacré à ce livre où il insiste sur les évolutions du monde qui dérivent selon lui dangereusement vers le monde qu'il a décrit dans son roman. Le titre original du roman, Brave New World, provient de La Tempête de William Shakespeare. Le roman a fait l'objet d'adaptation télévisée en 1980, 1998 et en 2020.
Aldous Huxley s'est interrogé sur l'homme et sa place dans le monde, en tant qu'humaniste critique, puis utopiste inquiet. D'esprit curieux et critique, il a développé le regard d'un idéaliste rationaliste méfiant face aux idéologies et aux excès du progrès et de la modernité.
L'auteur a envisagé un monde futur dans lequel les sentiments sont bannis, dans lequel les enfants sont le fruit de manipulations génétiques en laboratoire, où les classes sociales sont pré-déterminées afin de les contrôler et éviter toute rébellion. Contre l'ennui, une drogue appelée Soma, la pilule de l'oubli est distribuée.
Aldous Huxley voulait parodier l'œuvre de H.G. Wells, et puis il s'est pris au jeu de la création de science fiction, gardant en souvenir, de retour d'un voyage aux États-Unis, le culte de la jeunesse et de la perfection physique, la frénésie consumériste et la promiscuité sexuelle.
Son Meilleur des mondes est une vision ironique et pessimiste, inspirée, par une époque, et, à la manière du 1984 d'Orwell, terriblement visionnaire.
Ce roman se place sur l'étagère du trio gagnant des dystopies dont font aussi partie 1984 de George Orwell et Farenheit 451 de Ray Bradbury.
1984, de George Orwell, publié en 1949, décrit une Grande-Bretagne trente ans après une guerre nucléaire entre l'Est et l'Ouest. Elle instaure un régime de type totalitaire fortement inspiré à la fois du stalinisme et de certains éléments du nazisme. La liberté d'expression n’existe plus : toutes les pensées sont minutieusement surveillées et d’immenses affiches sont placardées dans les rues. Elles indiquent à tous que « Big Brother vous regarde ». Militant de gauche violemment opposé à la dictature soviétique, George Orwell s'est inspiré de Staline pour en faire son "Big Brother", une figure du dictateur absolu. Il a dépeint la société totalitaire ultime. Les personnages sont riches, qu'il s'agisse du couple qui se forme, malgré la morale étroite du Parti, ou même du policier en chef qui traque les déviants, ex-opposant lui-même, passé de l'autre côté, dans les rangs du pouvoir. L'emploi d'une "novlangue" surprend. Elle est destinée aux "proles", comme les formules de propagande ("L'ignorance, c'est la force") scandées par des foules manipulées de fanatiques.
Cette dernière formule fait écho aux autodafés imaginés par Ray Bradbury dans son livre 451 degrés Fahrenheit, qui représentent la température à laquelle un livre s'enflamme et se consume. L'auteur évoque une société future où la lecture est considérée comme un acte antisocial, où l'ignorance est valorisée. C'est ainsi qu'un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres, dont la détention est interdite pour le bien collectif. Pourtant, le pompier Montag se met à rêver d'un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l'imaginaire, se transformant en dangereux criminel, impitoyablement poursuivi par une société qui renie son passé et sa culture, la pensée et le patrimoine. Derrière la fiction sont interrogées des préoccupations morales politiques, et humanistes.
Ce sont ainsi trois livres-phare qui conduisent à réfléchir et discuter, à spéculer sur l'avenir du monde, sur notre avenir immédiat au regard des événements, des progrès et des reculs, des fake-news et de l'ignorance, d'une époque des algorithmes triomphants et d'une toile internet qui tisse légalement comme une araignée un réseau de surveillance, ou pour le moins d'enregistrement de nos données numériques revendues aux marchands du temple.
Le visage à la moustache noire qui fixe du regard, dans tous les carrefours de la cité, le Big Brother qui vous regarde, est devenu un Big Data. Dieu merci, pour l'instant, il n'existe pas de Police de la Pensée. Tout n'est que marketing, derrière facilité d'emploi.
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