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- La gravité de la pandémie de la covid-19 est une évidence pour tout le monde. Mais cette prise de conscience s'est accompagnée d'une forme de destruction de la confiance pour les dirigeants politiques qui furent, comme nous le rappelle un chroniqueur (Nicolas Colin pour l'Obs), incapables d'absorber l'information en temps réel et d'en tirer des conséquences pertinentes qui s'imposaient. La bataille pour l'efficacité et la sérénité et de la population est belle et bien perdue. Les professionnels de santé se sont déchirés sur des plateaux de télévision, la médecine est tombée de son estrade. Et plus personne ne semble aujourd'hui audible face à un inconnu scientifique qui brise toute certitude. La confiance est perdue pour bien longtemps.
- Qu'avons-nous appris de la pandémie de la Covid 19 au printemps dernier ? Nous avons appris que nous vivons à l'ombre d'un état qui peut protéger où la dimension politique et morale des affaires humaines prend le devant. Que tous les états n'exercent pas leur pouvoir de la même manière, certains en profitent. Que les hommes d'affaires qui dirigent de plus en plus souvent la sphère politique pensent et agissent comme des hommes d'affaires avec une vue à court terme des investissements et des profits . Que la plupart des pays étaient très mal préparés ne disposant pas de l'équipement médical suffisant pour faire face à la pandémie. Que la mondialisation et la délocalisation nous ont rendus très dépendants de la Chine devenue la grande usine mondiale. Que la survie pendant le confinement était due aux personnes qui travaillent dans les supermarchés, dans les hôpitaux, aux livreurs, etc ... , à tous ceux qui occupent des activités habituellement invisibles et qui se sont révélés être des piliers pour tous.
- Selon le philosophe Marcel Gauchet, philosophe et fin analyste de la société française, les mouvements sociaux n'obéissent à aucun schéma organisateur, à aucune fédération de revendications permettant d'imaginer un grand projet pour le pays. Les inquiétudes sur l'avenir des régimes de retraite, sur la précarité et le chômage dominent toujours, à cela s'ajoute les craintes de la crise sanitaire. L'avenir de la France est toujours plus questionné, l'Europe semble plus ou moins en panne. Il suffit de regarder la crise du Brexit qui n'en finit pas depuis plusieurs années.
- Plutôt qu'imaginer une société nouvelle fondée sur les faits actuels et rien que ceux-ci, le regard se déporte toujours : soit sur le roman historique du pays et le commémoratif (on fête l'anniversaire de la république) soit sur d'anciennes controverses qui refont régulièrement surface comme la sécurité ou l'ensauvagement. Un nouveau terme à la mode, jadis on parlait de sauvageon. Un feuilleton intitulé les sauvages a bien souligné quelque chose de la France Politique qui va mal. Le travail devrait être au cœur de toutes les préoccupations avec un juste partage des richesses qu'il occasionne.
- Nous avons l'impression que plutôt que réinventer le travail et le salariat, qu'enrichir économiquement le pays, le regard des politiques va toujours vers un ailleurs de controverses comme des écrans de fumée face à l'impuissance ou plutôt des manques d'imagination.
- Il est des mots à la mode qui font les saisons : je découvre le mot punchline ou la technique du punchline qui consiste en des commentaires à l'emporte-pièce qui seront ensuite partagés de nombreuses fois sur les réseaux sociaux. Notons que l'intelligence n'est pas au rendez-vous, seulement le nombre de clics qui mesure une notoriété factice.
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